Semaine #47 mille choses

Mille choses, cette semaine, oui : comme si le creux de la semaine dernière avait été un passage obligé vers un nouvel élan. Pas écrit, et franchement ça me manque, il faut batailler pour, mais sinon un grand nombre de chantiers avancent, à commencer par celui de Chatenay-Malabry (ci-dessus, photo de Virginie Tahar nous montrant, vendredi matin, avec les étudiants en lettres de l’UPEM, en pleine visite du futur éco-quartier). Pour rappel, il s’agit d’écrire et de faire écrire autour de ce qui deviendra, dans plusieurs années, un ensemble avec logements, commerces, "tiers lieu", école et ferme écologiques.

Pour l’instant c’est plutôt gravas, trous, froid et brume que nous découvrons, mais l’enthousiasme de l’ingénieur et architecte qui nous accueille donne à imaginer, à rêver ce quartier avec lui. Voilà qui me rappelle le reportage que j’ai montré aux élèves d’Évry il y a une quinzaine de jours, qu’on pourrait renommer : utopies sur terrain vague. Je repars extrêmement heureuse de ce fait, qui se renouvelle : si je n’étais pas écrivaine, je ne devrais pas être là, ne devrais pas rencontrer ces gens. Précisément, tout l’intérêt de l’écriture est de nous permettre de nous arracher aux places assignées, de ne jamais être englué-e-s dans un seul lieu, une seule fonction. C’est précieux au possible. J’y pense et je souris toute seule, alors qu’il fait quatre degrés, que je longe une route où vrombissent les camions (il y a des travaux dans l’intégralité du secteur) et que le bus vient de me filer sous le nez. Aucune importance : libre, libre, libre !

Auparavant, dans la semaine - et j’adore ces sauts d’un domaine à l’autre qui, a priori, n’ont rien à voir : c’est encore une manifestation de liberté -, j’ai commencé à réactiver Marilyn, envoyé un peu le manuscrit par mail. Soudain, que vois-je ? La Galerie de l’Instant exposera en décembre des photos de Milton Greene.

Me revoilà à cogiter sur les manières de faire vivre le texte autrement que par l’édition seule, et c’est plus c’est stimulant que de s’imaginer au bureau de poste avec un manuscrit de 450 pages à faire entrer dans la boite aux lettres, n’est-ce pas ?
Quoi d’autre ? Quelques poèmes pour la route, par exemple, dont je retrouve des enregistrements audio alors que je travaille sur ceux des élèves d’Évry. Ils prennent place dans la rubrique À la fenêtre, à la vitre (mais j’aurais pu les mettre aussi dans celle des villes passagères, ou des lectures à voix haute, tout se recoupe).

Sur le site, toujours, se trouve depuis ce matin la vidéo de la lecture de Décor Daguerre que j’avais faite en mai dernier en compagnie de Mathilde Roux, à l’invitation de l’association culturelle (et bilingue) Double Change (voir l’article dans la rubrique À voix haute), justement. Quel beau souvenir que cette soirée... Honnêtement, nous travaillons beaucoup, et parfois il n’est pas désagréable de savourer le résultat, à plusieurs mois d’intervalle. Bien sûr, je vois un visage cerné (c’était juste avant mon burn out), mais je sens la présence de Mathilde face à moi, me rappelle les spectateurs, le si bel atelier. Et quel plaisir d’entendre Olivier Brossard traduire mes propos, de savoir que ce que je raconte sur ma mère cartographe ou sur Maryse Hache est compris par des gens qui ne parlent pas ma langue.

Penser à Maryse me rappelle ses cartes postales, et par ricochet celles que nous commençons à recevoir au bureau de L’aiR Nu. Je rappelle l’appel : envoyez-nous avant mi-janvier des cartes au 72 rue de l’Assomption, 75016 Paris, sur lesquelles vous décrivez (par exemple) les lieux où vous vous trouvez. Nous les lirons lors de la nuit de la lecture, le 19 janvier, à la Maison de Chateaubriand. Merci d’avance !

Enfin, ce dimanche est vraiment jour du site, car j’ai également mis en ligne la lecture que j’ai faite le vendredi soir (après la visite du chantier, donc) devant les enseignants du lycée du Parc des Loges à Evry : dix extraits de neuf de mes livres pour arpenter les villes, les écouter, les regarder. Bonne balade !