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Portes rouges

jeudi 11 Avril 2019, par Anne Savelli

Toutes portes peintes en rouge, d’un rouge brillant, laqué, rouge de Chine aurait dit la mère, toutes ces portes alors n’existaient pas.
À la place, toute porte marron, abîmée, sale. Comment imaginer qu’un pinceau ait suffi à en faire des rideaux de théâtre, des pièces de musée ?
La porte d’entrée ajourée, à cadre de fer : rouge.
La porte du couloir du palier, au dernier étage, couloir qui conduisait à celle de l’appartement : rouge.
Les portes de chaque appartement, sur les trois étages de l’immeuble : rouges.
La porte du grenier où seul le voisin montait, porte sans poignée s’ouvrant sur un escalier raide (une échelle presque, à marches rabotées donnant sur un trou noir), porte fondue au mur, prise pour un panneau, que personne ne regardait, oubliée du couloir : devenue rouge aussi.
Immeuble entier dont on aurait substitué les portes.
Immeuble qu’aucun habitant n’habite plus, locataires substitués, eux aussi.
Immeuble dont on disait qu’il avait été construit pour loger les écuyers du roi, rue de la Procession, près de la rue des Écuyers où était située l’école.
(donc c’était vrai ?)
(François 1er ? Louis XIV plutôt, calculait la fille qui préférait François 1er, sa salamandre, son Léonard)
Derrière la porte marron au fond du couloir sur la gauche vivaient une mère et sa fille, mère qui travaillait, l’élevait seule.

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