Fenêtres Open Space

site d’Anne Savelli

Du TER Beauvais-Paris

dimanche 17 Juin 2018, par Anne Savelli

La campagne verte sous un ciel gris, les carrés des jardins potagers aperçus derrière les buissons, par la vitre, et pourtant seul ce qui de couleur paraît : rideaux, outils, jouets d’enfants. Là où l’on voudrait être lové, sans rien dire, sans demander, être accueilli c’est tout. Le long muret du parc, mur peut-être mais muret si on compare à celui d’une prison, bas et doux, pierres claires qui protègent le château, plutôt : ce qu’on en suppose.
Fougères. Ce que les fougères, herbes longues, bruyère donnent au talus, forcent la voie vers les collines, vaches broutant près des maisons.
Un camion désossé, plusieurs tas de minerais de subtiles nuances jetés près du camion. Tas jetés : bris de verre, paquets vides, sodas écrasés au talon qui ailleurs feraient un tableau.
Des planches. Des fourrés. Sans transition Sarcelles, une piscine bâchée, gris d’août sur ce que taisent les usines. Tas de pierre. Fleurs en millefeuille sur les côtés, éparpillées près du ballast, l’usine morte son escalier courbe, la rouille tout au long des marches.
Un biberon. Une baignoire pour bébé. Et le bébé, jeté du train aussi ? Couverture tee-shirt emballage transparent de bouquet rose seule : ça sent le drame ? Deux matelas, mur de tags, à nouveau des jardins et soudain une flore des îles, les fougères comme des arbres à l’entrée de Paris.

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.