Dans le cadre

À toute vitesse, voici un semainier d’avant couvre-feu (je dois traverser Paris) pour dire, tout simplement, qu’avec Joachim Séné nous avons terminé d’écrire Lisières limites, le livre de L’aiR Nu lié à la construction de l’écoquartier de Châtenay-Malabry. Ci-dessus, un extrait de ma partie, Peurs et désirs des gens des villes, dans laquelle le personnage principal est un œil (oui).

En réalité, le livre était terminé depuis un moment : Joachim avait relu plusieurs fois son texte, j’avais également écrit le mien, il fallait principalement remanier l’avant-propos. SI ce n’est que cette partie (Peurs et désirs), j’avais du mal à l’appréhender. J’ai énormément travaillé dessus depuis 2019 (par périodes, bien sûr) et pourtant je ne m’y retrouvais pas, pas exactement. J’avais l’impression qu’elle m’échappait, que personne, jamais, n’y comprendrait rien.
Déjà, j’avais demandé à Joachim s’il pouvait animer, en les codant, certains signes, certains mots. Cependant, pas plus un ePub qu’un livre imprimé ne pouvaient aller dans mon sens, permettre ce que j’aurais voulu. Et puis, je me demandais : est-ce que ce désir d’animation ne cachait pas autre chose ? Est-ce que je n’avais envie de faire "remuer" mon texte, que j’avais peur de trouver illisible, afin qu’il puisse l’être vraiment ?

Non, ce n’était pas ça, en réalité, je le sais maintenant. Il y a quelques jours, j’ai repris le texte, inséré des cadres, ajouté du texte dedans.

Et tout s’est mis à fonctionner comme je l’espérais depuis le début. En fait, j’avais besoin d’un cadre, mais d’un cadre dedans : j’avais besoin d’encadrer le cadre de ce texte de commande pour me l’approprier. J’ai passé une journée entière à jouer avec ce nouveau jouet (une journée de douze heures, disons). À la fin (il n’y a là aucun jugement de valeur, c’est juste une constatation), mon texte m’est apparu comme je l’avais écrit.