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site d’Anne Savelli

« Dissemblances, dissonances, discordances »

dimanche 5 Décembre 2021, par Anne Savelli


(sur le chemin des ateliers, rue de Meaux, à Paris)

Je parlais la semaine dernière de la vie normale, parce que j’ai toujours l’impression de ne jamais vraiment l’aborder. Coïncidence ? La semaine qui s’achève clôt une longue période de "vie normale", si l’on veut, du moins dans ses activités : monter des dossiers, animer des ateliers, écrire. Mais comme une partie (1/7e ?) de tout cela seulement est rémunéré pour l’instant, quelque chose en moi, bien ancré hélas, n’arrive pas à reconnaître que c’est du travail. Or, c’est du travail. Autrement dit, je n’ai pas eu de répit depuis le mois d’août et il n’est donc pas étonnant que, ce vendredi, vus les antécédents, je me sente si fatiguée. Revenue d’atelier, je mange, m’allonge, ne me lève plus pendant trente heures d’affilée (et encore, c’est pour passer du lit au canapé !). Je pensais même, hier, ne pas écrire ce semainier.

Pour autant, ça bouillonne. J’ai passé une partie de la semaine à écrire le texte sur le haut potentiel et la création artistique pour l’université de Bari : il s’agit, plus précisément, de participer à un volume collectif intitulé « Dissemblances, dissonances, discordances », sous la direction de la chercheuse Valeria Gramigna. J’ai pour consigne d’écrire entre une et vingt-cinq pages. J’en suis à vingt-deux et, même si, à relire la thématique, je suis très clairement dans le sujet, j’ai l’impression de n’avoir toujours rien dit. Il faudra bien le rendre, cependant, ce texte, en ce début de semaine... Je croise les doigts pour que les vingt-deux pages me plaisent toujours même si, dans mon esprit, il en faudrait plutôt cinquante.

C’est drôle, car, écrivant sur les limites (de la pensée, de la créativité), je ne cesse d’expérimenter mon propos (avoir la sensation de l’illimité tout en faisant le constat permanent des limites) dès que je tente de le clarifier. Je butte — ce qui ne veut pas dire que je bloque. Simplement, quelque chose est là, plus grand que moi et je n’ai, ai-je l’impression, plus la ressource de la pensée critique de type universitaire pour m’y mesurer. Est-ce parce que penser la création en action, c’est autre chose ? Ou alors, est-ce que donner cette réponse, c’est céder à la facilité, ne pas vouloir réfléchir ? Ces questions restent en suspens.
Voilà, en tout cas, qui fonctionne avec mon feuilleton Lire le bruit. Et justement, au moment où j’écris, nous sommes le premier dimanche du mois : depuis ce matin neuf heures, le second épisode, logé chez La Marelle est en ligne. On peut aussi, si on préfère, l’écouter ci-dessous :

Lire le bruit 2

Je laisse ma voix de novembre raconter tout ça pour me concentrer sur ce qui est à venir la semaine prochaine : une réunion de L’aiR Nu demain (c’est toujours une joie), l’exposition de Delphine Bretesché (vernissage le 8), ainsi que la lecture de textes de Philippe Aigrain le 10 à partir de 18h à la librairie La Terrasse de Gutenberg (Paris 12e). On y entendra des lectures de textes de Philippe par Carole Zalberg et Guillaume Vissac. J’espère bien y être, dans tous les cas, et en parler ici le dimanche qui suit (la vie normale, celle du semainier ? Oui, non, peu importe, c’est cette vie-là).

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