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Façon puzzle

dimanche 20 Février 2022, par Anne Savelli

(les photos de cette semaine ont été prises dans l’exposition Border line de Clichy)

J’aurais dû, à l’heure qu’il est, me concentrer tout entière sur Bruits (le texte) dans une maison de bord de mer qui m’aurait accueillie pour une résidence de huit jours. J’aurais dû emporter et n’emporter que Bruits, ne plus répondre à rien, regarder la plage et écrire, ou me maudire de ne pas, mais bref. La maison prend l’eau, il faut réparer, je ne peux venir.

À la place, je fais le contraire de ce que je m’étais promis : au lieu de rester concentrée j’accepte un nouveau projet ; au lieu de continuer à chercher de l’argent, je dis oui à ce qui ne paiera pas le loyer ; etc.

C’est le creux de la vague, cette mer qui s’éloigne. C’est une attente de plus, attente des épreuves de Musée Marilyn, des réponses aux appels divers et variés, demandes de subventions, j’en passe.

Je sais qu’il ne faut rien attendre, qu’il faut continuer, sans quoi il n’y aura jamais d’œuvre à propulser vers l’extérieur, œuvre qui donnera, en retour, l’idée à l’extérieur de faire signe. Il faut continuer dans le vide, dans le vague, sans date ni limite non plus.

Il faut pourtant se limiter : le cerveau ne supporte pas tant de flou. Il faut fermer, boucler, dire c’est fini, ce que le psychisme, et le corps à sa suite, réclament. C’est pourquoi ce matin, au lieu d’écrire un semainier qui n’avait rien à raconter que l’attente, j’ai terminé la lecture d’Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier, avalé les deux cents dernières pages puis noté très vite ce que j’en pensais dans mon carnet rouge — des notes qui ne vont pas jusqu’ici.

Car reporter mes notes ici serait à nouveau ouvrir un chantier, celui d’une rubrique critique qui par ailleurs me tente. Or non, il n’en est pas question : j’ai compté, cette semaine, le nombre de mes chantiers et j’en ai trouvé dix.

(se reprocher de lire trop ou pas assez est encore une autre histoire)

Comme toujours, dira-t-on, et qui ressemble s’assemble : les membres de L’aiR Nu eux aussi jonglent entre dix mille trucs. Ne pas s’éparpiller, pourtant, c’est essentiel et tout un art. C’est de cela qu’il est question.

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Messages

  • Non, non hélas pas tous : je ne fais plus que bosser dans le cadre de mon travail nourricier, "un peu" de sport, et la diariste (bon, d’accord, sous différentes formes, peut-être ne suis-je pas totalement perdue pour l’aiR Nu, mais je n’ai pas assez de temps mental à y consacrer pour que ça soit à niveau littéraire). Pfff. Tiens bon, ne te laisse pas rattraper par les contraintes financières, une fois enfermées la famille compte sur nous et c’est foutu.

  • Bonjour Gilda,
    J’espère bien qu’on te retrouvera, oui, un de ces jours ! Et je crois malgré ce que tu dis que toi aussi, tu as beaucoup de chantiers en cours, sans cesse : le boulot, le sport, l’écriture... Courage, et bises.

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