Fenêtres Open Space

site d’Anne Savelli

L’épaisseur du temps

dimanche 30 Mai 2021, par Anne Savelli

(arbre arche rue de l’Abbé Faria, près de la rue Edmond Dantès, Marseille)

Dimanche, Marseille

Oh, Fenêtres open space pris en photo et cité sur un compte Instagram, à l’instant, alors que j’ai écrit le livre il y a juste vingt ans ! (voilà comment le semainier commence, sans l’avoir voulu)

Ce matin, je pensais précisément à l’épaisseur du temps en me rappelant ce que j’évoquais brièvement la semaine dernière : Le Manque d’espace de Lya Garcia, projet auquel j’ai participé. Je voulais commencer cet article en racontant le temps que cela prend, si souvent, de créer quelque chose : tous les coups de fil avec Lya, à réfléchir, à se (re)donner le moral pour continuer à avancer, échafauder des hypothèses ; temps du texte à écrire, du trajet pour se rendre à Saint-Germain-en-Laye, de la conception puis de l’animation des ateliers au Lycée international ; l’énorme travail de mise en page de la revue, pour Lya, et tout ce qui reste à faire pour aboutir, peut-être, à une exposition. J’y ajoute l’espoir de rencontrer les autres participants et, bien sûr, ce qu’il advient quand le résultat apparaît (ici, la revue) : un autre type d’épaisseur. Quelque chose qui se dilate, se densifie puis devient plein et rond, accessible devant soi. Quelque chose qui est un objet (pas forcément physique : ce peut être un site ou un moment de représentation), mais aussi une satisfaction, celle de voir aboutir ce qu’on a mis en place et ne s’est pas dilué dans le temps, l’énergie ni l’espace.

(le nom des intervenants en très gros, c’est une idée de Lya)

À propos de revue, La Marelle me confirme que "mon" numéro de La première chose que je peux vous dire pourra être prêt avant que je ne reparte : je pourrais l’avoir en main. Là aussi, c’est une satisfaction car tout est si abstrait, en dehors de L’aiR Nu, depuis un an : une publication des Oloés en mai 2020 pour laquelle il ne s’est (encore) rien passé, le Marilyn qui ne verra le jour que dans plus d’un an, Lisières limites qu’on n’a pas encore envoyé en lecture — par contre, un ePub se prépare grâce à Roxane Lecomte, joie ! Et ne parlons pas de Bruits. Ou plutôt si, parlons-en, juste pour montrer ceci :

Ceci est une frise dans laquelle je vais indiquer, heure par heure, ce qui se passe pour mes personnages principaux et quels sont les personnages secondaires (il y en aura de toutes sortes). Dans cette frise, une heure = une page. Bout à bout 24 feuilles, donc, sur lesquelles reporter tout ce que j’ai écrit ou simplement rêvé, noté dans des carnets, mis en fiches, indiqué il y a vingt ans, perdu et retrouvé, afin d’alléger la progression de la narration, de cesser de me figer devant chaque nouveau paragraphe.

Une heure = une page, donc, mais seulement sur cette frise. Dans le site que nous sommes en train de créer, Joachim Séné, Jean-Marc Montera et moi, pour animer et sonoriser la première des 24 heures, une page = une minute. Eh oui, c’est comme ça.

Quant au personnage principal, F, la petite fille qui court dans une ville en éveil, je l’ai croisée hier en sortant dans la rue. Elle ne courait pas et pourtant c’était elle.

Voilà où nous en sommes.

Galerie

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