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Le terrain de jeu

dimanche 17 Septembre 2023, par Anne Savelli


(photo de Maud Thiria)

Le Centre Georges Pompidou commencera à fermer ses portes l’année prochaine, pour cinq ans au moins, ce qui changera toute la physionomie du quartier. Pour l’instant, il reste au coeur de ce que j’ai appelé il y a des années, quand je me trouvais en résidence au Centre Cerise, rue Montorgueil, le terrain de jeu (le diaporama ne fonctionne plus bien, je vous préviens) : un espace qui, par moments, se réduit au Musée d’art moderne, à d’autres s’étend aux Halles, Maison de la poésie comprise.

Je ne peux pas faire long. Si j’avais pu faire long, j’aurais raconté comment j’ai circulé entre Beaubourg et la grande salle de la Maison de la poésie cette semaine, du forum - 1 pour parler de Marilyn Monroe — sans lire ce que j’avais préparé, finalement —, puis, un autre jour, de la librairie Flammarion où j’ai acheté un livre de plus sur Delphine Seyrig à celle du Centre Wallonie Bruxelles, jusqu’au passage Molière, enfin, où je suis allée écouter Fanny Ardant et le groupe Deleyaman, réservation faite de longue date. Que d’actrices, n’est-ce pas ?

(A la librairie Flammarion, je cherche le DS convoité. Il est juste à côté du mien, en fait, petite joie qui ne se refuse pas.)

Mais je ne fais pas long, j’ai une respiration à reprendre, des yeux à fermer pour pouvoir les rouvrir. J’ouvre ce livre sur Delphine Seyrig au fond de l’oloé 2 au lieu d’aller écouter son autrice, assise en ce samedi à la même place que moi dimanche dernier (au - 1). Tondeuses, avions, insectes, je pense au poème de Jacques Prévert appris dans l’enfance, au "bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été". Je me demande ce qu’il ferait de cet été qui s’étire, n’en finit pas.

Dire quand même quelque chose de Fanny Ardant, sa silhouette de jeune fille, son incroyable ressemblance avec la chanteuse et claviériste du groupe, une chanteuse à la voix ténue quand celle de Fanny Ardant reste si reconnaissable, sans aucune afféterie, contrairement à ce que j’avais bêtement pensé.

Devant soi, une femme qui ne triche pas, ne se cache pas derrière le masque de la célébrité. Elle reste au coeur du groupe. Au deuxième rang, on voit ses yeux briller, embués de larmes, quand monte à la fin, sur scène, la fille de Stig Dagerman, l’auteur de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier que l’actrice lit avec intensité (la façon dont elle froisse, agrippe, tord dans sa main le texte qui lui reste à lire, je n’avais jamais vu ça).

Galerie

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