Retour aux oloés

(Tu lis quoi ? Livres sur lin froissé, 19 juin 2021)

J’allais commencer ce semainier par cette constatation : je suis moins organisée depuis mon retour à Paris, pourquoi ? L’impression générale, c’est à la fois de travailler et de ne rien produire ; de ne pas comprendre à la fin de la journée quel en a été le fil. Pour mieux saisir ce qui se passe, je prends la photo de ce que je lis en ce moment. Soit : un livre lié à Bruits, un autre à mon nouveau projet sur la magie (dont je n’ai rien dit ici, encore, inutile de chercher), un qui apparaît sous forme de cartes — que je me tire chaque matin, ce qui est une façon d’imaginer l’avenir avant de l’oublier, très Esprit d’escalier tout ça, n’est-ce pas, Pierre Ménard ? — ainsi que deux livres publiés par les éditions de L’Attente dont je suis adhérente (Remerciements ne sort que le 9 juillet mais alors, précipitez-vous : c’est un texte merveilleux, un vrai compagnon). J’y ai ajouté le mien, Des oloés, en constatant ce matin qu’au lieu de me plaindre de ne pas être assez productive, je ferais mieux de penser : avec la fin du masque en extérieur et, pour l’instant, le retour à des températures plus supportables en ville, voilà qu’ils reviennent, ces lieux où lire où écrire !

Et donc, ma foi, pourquoi ne pas vous faire entendre le début de la nouvelle version du texte, parue chez publie.net l’an dernier, précipité alors dans le vortex du xième confinement ?

Avec la fin du masque en extérieur, goûter ce plaisir du vent sur le visage en pleine rue, qu’on finira par oublier. Ne plus hésiter à embarquer livre et carnet pour se rendre au parc, en bord de canal, en terrasse. Rouvrir ainsi le champ de l’écriture et, comme les cartes tirées le matin, laisser venir le hasard, mille fils qui finiront par tisser quelque chose. Il suffira d’être attentive à ce qui se structurera de soi-même, me dis-je.

Et ne pas oublier ce qui, de toute façon, travaille : Lisières limites, texte sur lequel Roxane Lecomte se penche actuellement, dont le regard m’aide à savoir que faire de notes de bas de pages que j’avais intégrées ; la belle couverture qu’elle a imaginée ; le site Bruits, auquel revenir régulièrement et qui sera prêt en septembre ; Nos îles numériques, à présenter la semaine prochaine ; le Livre de l’Académie, pour lequel j’ai fait écrire une classe de sixième et dont je devrais recevoir, bientôt, un exemplaire. Puis, ce qui travaille directement en moi, aussi : toute une suite d’ateliers qu’au saut du lit il a absolument fallu noter dans le détail et qui se sont, comme par magie, construits sous mes yeux, sur l’écran. Sans compter le texte de ce semainier, qui a fait de même.

Et maintenant rangement, ménage ! Où laver où essorer. Où penser classer et tutti quanti !