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Un été d’attente

dimanche 21 Août 2022, par Anne Savelli

C’est à un exercice de zénitude assez vertigineux que je dois m’astreindre, en ces mois d’été. Musée Marilyn aura été le livre de toutes les épreuves depuis 2015, et ces derniers jours d’attente ne dérogent pas à la règle. Le livre n’est pas encore sorti qu’il suscite déjà des commentaires de la part de libraires sur les réseaux sociaux et a déjà été mentionné trois fois dans la presse : dans L’Humanité magazine (voir ici), dans Le Soir et Livres hebdo.

Cela, je le dois en partie au timing du livre, qui paraît au moment où on commémore les soixante ans de la mort de Marilyn Monroe. Mais ça n’a rien de calculé : dans les "sept ans de réflexion" qu’a duré la vie du manuscrit, il y a trois ans de maladie, comme le savent ceux qui lisent ce semainier.

Bref, je pensais vivre un été sans remous et me concentrer sur le livre suivant. C’était un peu illusoire et je le savais, mais je ne pouvais pas deviner que des shoots de dopamine me seraient offerts à intervalles réguliers, m’apportant à la fois une joie extrême et une capacité à me concentrer de plus en plus limitée. Ainsi, par exemple, cet avis de la librairie La Promenade au phare :

On imagine mon immense plaisir : des lectrices idéales, des lecteurs idéaux apparaissent et me taguent, m’envoient des messages. Ce sont souvent des gens que je ne connais pas, qui découvrent mon travail, n’ont pas lu mes livres précédents. J’ai l’impression, depuis quelques jours, d’être absolument comprise alors que pendant des années, j’ai écrit ce livre seule. Mieux : grâce à l’article de L’Humanité, il touche déjà des lecteurs potentiels, qui l’attendent. Voilà de la vie à l’œuvre, dont je devrais noter le détail dans un de mes carnets dédiés (j’en ai deux pour MM).

C’est merveilleux et bien sûr, c’est tout ce qu’on attend quand on franchit le cap de la publication. Il faut pourtant rester stoïque et compter également avec ce qui n’existe pas, risque de ne pas arriver, les articles espérés qui ne viendront jamais, les critiques négatives possibles ; réussir à rester à égale distance de toutes réactions et écouter Claro, qui me conseillait dès le début de l’été de passer au texte suivant.

J’essaye, et mes meilleures journées sont celles où j’écris, même mal. Se recentrer, recommencer à pester parce que les phrases résistent, rien de meilleur — de toute façon, la rentrée littéraire tonitrue dans sa bulle alors que les librairies sont fermées et les gens en vacances : inutile de s’affoler.

C’est vraiment difficile, tout de même. On se sent écrasé par le rouleau-compresseur, par le bruit que ça fait. Il faut se rappeler, alors, tout ce qui s’est déjà produit. Pour le moment, en effet (croisons les doigts pour que ça continue !), il se passe à petite échelle exactement ce dont je rêvais : un intérêt s’esquisse aussi bien du côté des amateurs de littérature que de celui des fans de Marilyn Monroe — ce sont parfois les mêmes, parfois non. D’un jour à l’autre, je vois apparaître mon livre sur le blog que j’ai consulté pendant des années, Divine Marilyn ; Olivier Steiner, auteur du Ravissement de Marilyn Monroe, un très beau livre illustré par Anne Gorouben paru en début d’année, et d’une pièce, Le Vertige Marilyn, écrite pour Isabelle Adjani, le (lui) lit en tournée (à "Isabelle" !) et m’en dit grand bien ; mon petit groupe Facebook, si amical, Marilyn everywhere, tourne à plein régime. J’aimerais tellement que ce livre me fasse passer les frontières, qu’elles soient géographiques, sociales, culturelles...

En attendant, je reprends tant bien que mal la rédaction du petit livre sur Georges Perec que je tente de faire avancer en secret et j’ouvre à nouveau ce semainier. La prochaine fois, le livre sera paru : hauts les cœurs !

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