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site d’Anne Savelli

Juin 2020

dimanche 14 Juin 2020, par Anne Savelli

Juin, en résumé : des paquebots, des actrices, des imposteurs, l’écriture, les femmes et les villes.

Livres
Travelling, Christian Garcin et Tanguy Viel (lu)
Quel soulagement : se dire "j’ai terminé", Virginia Woolf (lu)
La Nostalgie n’est plus ce qu’elle était, Simone Signoret (relu)
Moderne/contemporain, Art et littérature des années 1960 à nos jours, Pascal Mougin (consulté)
Dans la forêt, Jean Hegland, début lu et lisible ici
Les Livres prennent soin de nous, Régine Detambel (commencé)
Yougoslave, Thierry Beinstingel (commencé) (parution mi-août)
Voyages en mer, Paquebots et cargos, Trésors photographiques de French Lines, Aymeric Perroy et Didier Mouchel (feuilleté)
La Mer à l’envers, Marie Darrieussecq (commencé)
Au-delà de la pénétration, Martin Page (lu)
Le Lendemain, elle était souriante, Simone Signoret (commencé)

Articles et textes courts
"La guillotine cachée" : Violette Leduc et la censure, Corentin Zurlo-Truche
"Et si Félicité portait malheur ?", Marie Scarpa, à propos du personnage de la servante dans Un cœur simple de Gustave Flaubert
Fahrenheit 451, un tournage difficile, Truffaut par Truffaut, La Cinémathèque
La Méditerranée n’est pas un roman, Cécile Dutheil, En attendant Nadeau
Textes de Cécile Portier, Sylvain Prudhomme, Pierre Cohen-Hadria, Jean Hegland, Frank Smith, Lucie Moley parus sur le site Pandémonium 1 Ma participation est ici.

Films
Le Cercle rouge, Jean-Pierre Melville
Le Mépris, Jean-Luc Godard (revu)

Mon oncle, Jacques Tati. Vu pour la xième fois, mais c’est peut-être la première qui me pousse à rêver un autre film, dans lequel les genres seraient inversés : que se passerait-il si c’était une petite fille dont les parents s’occupaient trop peu ; si c’était une tante qui l’emmenait le mercredi jouer avec une bande — de filles — dans un terrain vague ; si c’était le jeune fils du gardien de l’immeuble qui draguait innocemment la tante ; si c’était une femme qu’on poussait à se ranger, à se trouver une situation et à se marier — tiens, voilà qui me fait penser au documentaire sur les jeunes chinoises célibataires (voir plus bas). Par ailleurs, je ne peux plus voir ce film sans penser au décor de la villa Arpel, fréquentée plusieurs semaines quand j’étais en résidence au 104 (cf Des oloés). Je sais, je ne peux le nier, que l’escalier de la maison ne mène nulle part et que l’herbe est en plastique. D’ailleurs, j’en ai ramassé un brin, qui doit se trouver dans une boîte.
La Colline aux coquelicots, Goro Miyazaki
Ma vie avec John F. Donovan, Xavier Dolan. Le confinement et un abonnement à Mubi m’ont permis de découvrir, avec des années de retard, les films de Xavier Dolan. J’ai adoré Les Amours imaginaires, Laurence anyways et Tom à la ferme. Et quand je dis "adoré", c’est vraiment le verbe qui convient. À chaque fois, Dolan avait un temps d’avance, arrivait à me surprendre. Ça prenait corps, j’acceptais tout (j’aime être épatée, et ce d’autant plus que ça m’arrive rarement au cinéma). Là, c’est exactement l’inverse : tout est à la traîne, on anticipe les dialogues sans arrêt, tout sonne faux. Les intentions sautent au visage — mentions spéciales à la diatribe lancée contre l’accusation de légèreté faite à l’acteur et au monologue du vieil homme dans la cuisine. Bon. Le DVD de Mommy m’attend. À suivre.
Fahrenheit 451, François Truffaut (revu)
Deux ou trois choses que je sais d’elle, Jean-Luc Godard (prix Marilyn Monroe 1967 !!)

Émissions de radio, podcasts, lectures audio
Sommes-nous maîtres de nos désirs, podcast Émotions, Louie média
Toute une vie, Simone Signoret, équipe de France Culture

Vidéos, conférences filmées
La fabrique des imposteurs, Roland Gori (il faut croire que j’ai de la suite dans les idées, voir plus bas)
La série des "variations Goldsmith" de François Bon sur Kenneth Goldsmith

Documentaires
Les mal aimées de la Chine, Shosh Shlam et Hilla Medalia

Mindliar, L’imposture Stéphane Bourgoin, Clément Freze. Ou comment réaliser un documentaire YT en temps de pandémie quand on est, non pas journaliste, mais hypnotiseur (oui) : presque uniquement par envois et retours de mails, et coups de téléphone aux personnes plagiées ou trompées par Stéphane Bourgoin, en reprenant les investigations d’un groupe d’anonymes, 4e œil Corporation, dont j’avais entendu parler par Arrêt sur images. Pour illustrer les coups de fil enregistrés, le réalisateur montre des cassettes dont la bande se déroule comme quand j’étais petite, iconographie à l’ancienne qui m’a faite assez rire. Plus que les tromperies de Bourgoin, ce que cette affaire révèle, c’est la désinvolture (c’est le moins qu’on puisse dire) de sa maison d’édition (coucou Grasset) et de la presse qui, depuis vingt-cinq ans, tend ses micros à cet expert mondial auto-proclamé des tueurs en série. L’hypnotiseur, c’était lui ! Dire qu’il aurait suffi de quelques mails envoyés, depuis tout ce temps, pour révéler la supercherie...
On achève bien les gros, Gabrielle Deydier, Laurent Follea et Valentine Oberti
Jeanne Moreau l’affranchie, Virginie Linhart
Péril sur la ville : immersion dans un quartier populaire de Marseille, Philippe Pujol
La Cité des plaisirs de Néron, Stuart Elliott

Expositions

Les Intruses, exposition photographique sous le viaduc du métro aérien à la Chapelle, Paris, Randa Maroufi

Orpheus collective, installation sonore de Violaine Lochu, péniche La Pop, Paris 19e, quai de Seine

Prisons, Grégoire Korganow, exposition photographique près de la Tour Eiffel que je découvre au hasard d’une marche. La petite rue qui expose les tirages n’est fréquentée que par des voitures et les photos sous verre, maculées de chiures de pigeons, n’ont pas été nettoyées depuis des lustres. Tout cela accentue, avec une grande violence, le sentiment de relégation qui s’en dégage. Je prends des photos, ce qui pousse un jeune garçon en trottinette à les regarder. Même si ce n’est presque rien, je me dis que c’est déjà ça. Le lendemain, en cherchant des informations sur Grégoire Korganow, je découvre que c’est lui que Stéphane Mercurio a filmé dans son magnifique Quelque chose des hommes lorsqu’il réalisait sa série Père et fils.

Galerie

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