Le Charme discret de la bourgeoisie

Film de Luis Bunuel sorti en 1972 (Oscar du meilleur film étranger en 1973), co-écrit avec Jean-Claude Carrière, revu le 16 novembre 2023 sur LaCinetek (cycle Delphine Seyrig).

Personnage. On l’entend furtivement être appelée Simone, prénom qui fait immédiatement penser à Signoret (ou à Simone Simon) et semble incongru quand on regarde DS déambuler dans le film de Bunuel — comment faudrait-il appeler, cependant, cette grande bourgeoise adultère, soeur aînée du personnage joué par Bulle Ogier, qui souffre d’une mystérieuse maladie de peau et dont, pour le reste, nous ne savons rien ? (Comme les autres, plus que les autres, même, son personnage n’existe qu’en surface.)

Au salon de thé, Simone veut du lait dans son thé mais il n’y a ni thé ni lait.

Au lit, tandis que son mari fait un cauchemar, elle lit un livre vraisemblablement publié aux éditions de Minuit. Elle lui dit de se rendormir, pose le livre sur la table de chevet, éteint la lumière en restant parfaitement calme.

Elle semble liée d’amitié avec le personnage joué par Stéphane Audran, à qui elle prête un luxueux manteau pour lui éviter d’avoir froid et qu’elle tient par la main lors de l’étrange marche que font les protagonistes sur la route.

Maîtresse de l’ambassadeur joué par Fernando Rey, elle n’est, dans ses rêves à lui, pas émue par le fait que son pays soit considéré comme une dictature — qu’en est-il en vrai ?

Lieux. Le film est situé, au moins en partie, à Paris (les rues de Franqueville et Maspéro, dans le XVIe, vers la Muette, sont identifiées).