parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros
Letters home
mardi 28 Novembre 2023, par
(Delphine et Coralie Seyrig dans Letters home, téléfilm de Chantal Akerman diffusé en 1986, captant la pièce du même nom, écrite par Rose Leiman Goldemberg et mise en scène par Chantal Merle, pièce créée en 1984 au Théâtre Moderne, à Paris.)
Letters home est construit autour de la correspondance de la poétesse Sylvia Plath (jouée par Coralie Seyrig, mais aussi par sa tante Delphine) et de sa mère Aurélia (jouée par Delphine). Je le regarde le mardi 28 novembre sur le site de la Cinetek.
Conditions de réception : j’ai pris froid, je suis malade, au fond de mon lit. Au bout d’une heure environ (ce qui correspond, dans le film, à un moment de grande dépression, chez Sylvia Plath), la musique passe par-dessus les voix des comédiennes. Il faut se concentrer pour entendre des bribes de phrases, dont on pressent qu’elles sont importantes, mais dont on se dit aussi qu’elles subissent un brouillage proche de l’état dans lequel se trouve Sylvia, ce qui justifie ce choix. J’ai néanmoins du mal à supporter la superposition de ces pistes sonores, à cause de la fatigue.
Comme j’ai tout de même envie de rester dans cet univers, de ne pas lâcher prise, je mets le film en pause et j’ouvre Letters home, making off, une expérience radiophonique de Lila Boses et Lou Quevauvillers datant de cette année. Une superposition sonore (au coeur de ce que je tente d’écrire dans Bruits) se fait entendre, dès le début. Je retourne au film, en me disant que je vais sans doute effectuer des va-et-vient de l’un à l’autre, afin de conserver une forme de concentration. Ainsi, pour moi, Letters home sera à la fois un film, une pièce de théâtre, une expérience radiophonique et peut-être une source de réflexion sur ce que j’écris (Bruits, Delphines). J’ouvre également l’espace encore vide de cet article, j’écris ce que vous venez de lire.
Reprise du téléfilm. La musique s’arrête presque immédiatement pour laisser place à un monologue de Sylvia, avant l’ouverture d’un second acte, donné comme tel — nous sommes dans une pièce, non dans un film, je l’avais oublié — mais est-ce si clair ?
(Note : la dernière fois qu’Aurélia a vu Sylvia correspond au jour de la mort de Marilyn Monroe, (n’)est-il (pas) dit, par la mère, dans le second acte) (la date est donnée, c’est moi qui fais le lien).
Une fois le téléfilm terminé (merveilleux texte final, tiré du journal de Sylvia Plath quand elle avait 17 ans), je reprends l’écoute du documentaire sonore, qui parle, à la fin, de cette irruption de la musique, couvrant par moments les voix des comédiennes, que j’évoquais tout à l’heure. Au début, Delphine Seyrig était dubitative, apprend-on. Puis, elle a compris que cette musique matérialisait la place où Chantal Akerman se situait, face à cette pièce qui n’était pas d’elle, tout autant que l’univers mental dans lequel Sylvia Plath évoluait.
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