parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros

Compter sur la nuit
dimanche 3 Janvier 2021, par
(fête imaginaire en guise de vœux de bonne année, photo prise au Grand Palais lors de l’exposition de Wim Wenders en avril 2019, utilisée dans ma vidéo pour Montréal) (autant rêver tant qu’on y est)
Vendredi 1er janvier
En ce premier jour de l’année, je ne vais pas promettre de revenir à coup sûr ici chaque dimanche, même si j’en ai envie. Il faudrait pour cela compter sur la nuit (je veux dire par là : un sommeil de qualité), or on n’y est pas toujours, d’où ma disparition du semainier en décembre. Première bonne résolution de 2021, donc : la sieste ! Ah, certes, c’est moins glamour que ce que le titre et la photo de l’article avaient l’air de promettre, mais y parvenir serait pour moi un exploit. À ce propos (ce semainier est une suite de listes, vous voilà prévenus) :
Espoirs d’exploits pour l’année à venir :
- faire la sieste, donc (depuis l’enfance j’ai peur d’être assassinée dans mon sommeil si je m’endors lorsqu’il fait jour, d’où le défi) (cette résolution ne date pas d’hier, j’y fais allusion dans Décor Daguerre)
- cuisiner (domaine dans lequel mes connaissances, mon autonomie et mon intérêt sont très limités, voire inexistants. Là encore, il s’agit d’une phobie)
- trouver enfin un éditeur ou une éditrice pour Volte-face, mon livre sur Marilyn Monroe, ou en faire quelque chose, en tout cas. Mais pour cela, il faut de l’énergie, d’où les deux résolutions précédentes. Quelques faits sur VF : il s’agit d’une fiction dans laquelle un guide de musée imaginaire — mais est-ce vraiment un musée ? — présente des séances photos réelles liées à la vie de Marilyn Monroe. Chaque salle de l’exposition est dédié à une séance. Le tout fait 450 pages, eh oui, ce qui a de quoi effrayer, je comprends. Tout inédit en librairie qu’il soit, mon texte, publié en feuilleton sur remue.net et ici-même, est cependant mentionné dans un article universitaire de Servanne Monjour intitulé : La photolittérature face à la remédiation photographique.
- arrêter avec Bruits de faire comme les doctorants qui n’arrivent pas à suspendre leurs recherches pour se mettre à écrire. Trouver un rythme quotidien et s’y tenir, quitte à ce que le semainier ne parle plus d’autre chose. Pour cela, revoir cette intervention de l’enseignante-chercheuse Geneviève Belleville, plusieurs fois dans l’année s’il faut :
- bloquer du temps dans l’agenda, exactement comme elle le dit au début
- se faire aider (l’accepter, le demander, réfléchir comment)
- en toute logique, lire et écrire en même temps. Relire En lisant en écrivant de Julien Gracq, tiens, peut-être, mais sans lâcher l’écriture.
- et sans lâcher non plus Ulysse, de Joyce, que je veux réussir à terminer en ce début d’année (bien le bonjour au passage à Guillaume Vissac)
- considérer, une bonne fois pour toutes, que je vis entièrement dans l’écriture, ce que je pense depuis toujours, mais il faut se le marteler car l’extérieur (terme vague, je sais) assène le contraire. Par moment, on parvient à lui prouver par une publication, une invitation, qu’il se trompe. Mais c’est sans cesse à recommencer.
- pendant que j’écris cette liste, je repense à ce "rendez-vous avec soi-même" dont parle Geneviève Belleville, ce blocage du temps sur l’agenda. Il faut que je bloque du temps spécifiquement pour Bruits, pas pour "l’écriture". Car "l’écriture" se nourrit de tout ce qui passe à sa portée pour éviter d’écrire (organiser un atelier, rédiger une facture, monter un dossier, faire sa pub sur les réseaux sociaux...). Tiens je tente, ce mois-ci, le rythme qu’elle propose : deux heures par jour cinq jours par semaine — et rendre des comptes dans les semainiers suivants.
Dimanche 3 janvier
Voilà pour les exploits, qui nécessitent forcément un grand désir à alimenter sur l’année. Ayant dormi cette nuit, je peux ajouter avec légèreté : me remettre au piano et à la photographie, apprendre à jouer aux échecs, continuer ce journal (parallèle au mien, que personne ne lit), lire chaque matin, regarder la ville comme le fait Pierre Ménard dans son Journal du regard, etc. Il y a fort à parier que la pandémie va continuer à bouleverser nos quotidiens, surtout au rythme où vont les choses : autant se ménager, et viser haut (la virgule est voulue).
Avant de continuer, je reviens sur ce que j’ai n’ai pas dit le mois dernier, et d’abord sur cette intervention au colloquede l’Université de Montréal sur la question de la route que nous avons effectuée côte à côte, avec Pierre, de Paris, dans les locaux de Mini Labo. Pour cela, nous avons chacun réalisé une vidéo. Voici la mienne (je la mettrai également dans la partie À voix haute que je vais peut-être renommer pour l’occasion). J’ai passé plusieurs jours à travailler dessus, ce qui m’a permis de me placer dans une bulle, d’oublier enfin la pandémie. Ce que je peux dire, simplement, c’est qu’elle me ressemble beaucoup.
Quand j’ai vu celle de Pierre, quelques heures avant le colloque, je l’ai trouvée plus unifiée que la mienne, ce qui m’a donné quelques complexes (qu’il a, en ami précieux, déminés). J’ai surtout eu envie de me remettre à la photo, ce qui est toujours une bonne chose.
Voici donc la sienne :
à laquelle j’ajoute son Journal du regard de décembre, paru aujourd’hui, dans lequel l’espace d’un instant nous assistons tous au colloque, par écran interposé :
(l’extrait que je lis est tiré de Franck)
À propos de lecture à voix haute, quelques temps plus tard j’ai eu la joie de découvrir que Juliette Cortese avait enregistré le même extrait de Saint-Germain-en-Laye que celui que j’ai fait entendre à Montréal. Et j’aime beaucoup sa lecture (est-ce que j’avoue maintenant que j’aime rarement les lectures à voix haute qu’on fait de mes textes ? Faisons simple : oui)
Tout en truffant cet article de vidéos, je me dis qu’il serait bon d’effectuer également une liste de mes projets 2021 — qui pourront se réduire à de simples intentions, ou être détournés, si le Covid s’en mêle, mais enfin voici :
Ce qui est prévu pour l’année en cours :
- une résidence à la Marelle, à Marseille, en quatre temps (quatre fois 15 jours, selon mes vœux) à partir du 20 janvier pour écrire Bruits. Elle inclura la participation à une formation sur la littérature numérique à Toulon, auprès de bibliothécaires, avec Pascal Jourdana, le 28 janvier. Pour cela, rien de tel que de lire ou relire le livre dirigé par Franck Queyraud pour les Presses de l’Enssib : Connaître et valoriser la création littéraire numérique en bibliothèque.
- la publication, par L’aiR Nu, de Lisières limites, le livre que j’ai coécrit avec Joachim Séné à partir de l’écoquartier de Châtenay-Malabry (au printemps, sans doute). Pour cela, je voudrais trouver une solution visuelle afin d’intégrer à mon texte les indications que j’ai données à Joachim en note de bas de page pour qu’il anime certaines de mes phrases. L’epub ne pouvant pas répondre à mes attentes, je voudrait intégrer le désir de transformation, de mouvement de mon texte au texte lui-même. Tout cela sans rien connaître au design, aux possibilités données par les logiciels : la maquette côté punk.
- la poursuite, toujours par L’aiR Nu de Nos îles numériques, avec déambulation début février à la Haÿ-les-Roses (dans la roseraie !) et présentation finale du projet le 25 mars, d’abord au Mac Val, puis à la bibliothèque de la Haÿ-les-Roses, qui est un de nos partenaires. À ce propos, suite à un bug et parce que le traitement du son prend du temps de vacances que nous n’avons pas eu, nous avons décalé le prochain épisode (la connexion, remède ou poison) au 15 janvier prochain. Mais voici un avant-goût de ce qu’on pourra entendre sur le site un de ces jours. Il s’agit du témoignage d’une jeune femme, Jawahir, qui apprend le français à la Haÿ-les-Roses grâce à l’association Aspir :
J’arrête là, même s’il y a sans doute d’autres projets que j’aurais pu ajouter. J’avais envie d’un long semainier, en cette rentrée, pour des raisons multiples. Je ferai sans doute plus court la fois prochaine. En attendant, une dernière vidéo, pour la route ? Il se trouve que ce matin est parue celle-ci :
Il y est questions de journaux d’écrivains et, à un moment, de ce semainier que je tiens. Alors oui, pour répondre à la question posée, ce journal est a priori régulier, sauf quand je ne dors pas assez comme je l’ai dit au début de l’article. La boucle est bouclée ou plutôt : le fil se poursuit. Merci à Pasiphae et à toutes celles, tous ceux qui nous lisent. Seuls, nous ne sommes certainement pas des héros bataillant dans le désert, contrairement à ce que j’essaye de faire croire avec mes histoires d’exploits à venir !
À bientôt, je l’espère (à dimanche ?) et en attendant, que l’année vous soit libre et douce.
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