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Des cas DK

dimanche 26 Mars 2023, par Anne Savelli

Je suis tellement exténuée, ces jours-ci, que mieux vaut poster cette photo d’oloé trouvée dans mon ordinateur, et dont je n’ai plus aucun souvenir, plutôt que de dire une fois de plus cette fatigue multi-factorielle. Mieux vaut se lover dans ce fauteuil et raconter les bons moments, comme cette lecture de La Boucle impossible à Saint-Lumine, samedi dernier : il y eut bien plus de spectateurs qu’attendu (on était un peu craintifs, à ce sujet), spectateurs qui, après notre intervention, ne partaient plus, ne bougeaient plus de leur siège ! La correspondante de Ouest France venue simplement, au départ, nous prendre en photo, Joachim et moi, a d’ailleurs fait un petit article à ce sujet :

Il faut dire que le thème du livre est assez porteur, par les temps qui courent. La Boucle impossible raconte la confrontation entre Dita Kepler, dépositaire des livres écrits autour du lac de Grand-Lieu, et Destroy Keeper, l’archétype de la destruction. Oeuvres, paysages, ce dernier cherche à anéantir tout ce qu’il trouve, se justifiant par cet argument : l’usure, le vieillissement, la mort, sont l’essence même de tout renouveau, n’est-ce pas ?

(Pour info, les éditions de L’Attente sont un de mes éditeurs.)

Croisant des extraits de nos textes pour cette présentation, nous nous sommes aperçus, Joachim et moi, que ce montage fonctionnait et que nous allions peut-être le garder. Il faut maintenant terminer le texte, le rendre vers septembre pour une parution au printemps prochain chez Joca Seria. Pour ne pas décrocher (car nous avons chacun d’autres fers au feu, of course), nous nous organisons pour continuer d’écrire une fois par semaine.

Notant cela, je m’aperçois que ces mots me font du bien.

Par ailleurs, quasi pas écrit cette semaine, du moins en langue française : je me suis prise, à la place, pour Pierre Henry (!). Comme je l’avais décidé plus tôt, j’ai utilisé les sons, enregistrés en cordonnerie et podo-orthésie au lycée d’Alembert, pour tenter de créer une minute de musique concrète, à diffuser, je l’espère, au Louvre. Le résultat n’est évidemment pas celui attendu — j’y ai passé des heures, sur plusieurs jours, quand il en aurait fallu dix fois plus — mais ce fut une vraie expérience, qui me servira pour Bruits. Mardi, les élèves, eux-mêmes épuisés, dormant sur leurs tables, m’ont, en deux heures, rincée pour la semaine. M’occuper de leurs sons, les jours suivants, m’a sans doute aidée à m’y retrouver.

Il y a eu les manifs, aussi. J’y vais par solidarité, mais aussi pour faire quelque chose de la pure colère qui nous anime d’être traités comme nous le sommes. Quand je dis "nous", je pense à tout le monde, et je m’inclus. Quand j’écris "par solidarité", par contre, c’est parce que je suis artiste-auteur, c’est-à-dire : un cas. Il faut savoir ce que représente la retraite pour les artistes-auteurs. Personne ne le sachant, Eric Pessan a posté sur Facebook cet article de Beaux-Arts avec ce commentaire :

Le métier restant, de l’extérieur, totalement fantasmatique, il est très difficile d’en parler. Je remercie donc Éric et continue, de mon côté, à réfléchir à la troisième voix de La Boucle impossible : comme déjà dit, il y a DK (Dita Kepler) contre DK (Destroy Keeper). Mais il y a "nous", aussi. Un plus grand "nous" que nous.

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