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Ecrire la ville, courir les rues

dimanche 30 Mars 2025, par Anne Savelli

(Pour commencer, début de printemps dans l’oloé 2)

Difficile de dire quelque chose de ce début de semaine car je passe mes journées à retravailler mon manuscrit, à partir des propositions de mon éditeur, en coupant, recentrant, resserrant certains passages. Je tente de simplifier sans abêtir. Je me rends compte de ce que je demande aux lecteurs. Je m’aperçois que par moments, je suis perdue moi-même alors qu’il y a quinze jours, je croyais tout comprendre. Ma pensée, comme mon texte, sont proliférants. Si je commence à écrire sur ce que j’écris, je n’aurai jamais fini.

Jeudi Hier, Nicolas Demorand a annoncé qu’il était bipolaire. "Je suis un malade mental" a-t-il dit, je l’ai entendu en direct, sur France Inter, mais je le savais de la veille, à cause de la sortie sous X de son livre, commentée sur les réseaux de libraires. Je ne suis pas bipolaire mais ça m’a fait du bien de l’entendre, cette phrase, dite très simplement, sans l’ironie, la forfanterie de quelqu’un qui se sentirait loin de la situation.

Cette prolifération qu’il y a dans mon texte, il faut que je la contienne. J’en suis à un passage qu’on pourrait qualifier de délire, où un personnage croit entendre et voir ce qui n’existe que pour lui, ce que, durant longtemps, on ignore (je spoile mais ça n’a aucune importance. Entre temps, tout sera oublié). Je voudrais garder ce passage, mais c’est très compliqué. Il faut ré-agencer ce qui l’entoure et la forme du "minutage" force à des contorsions. C’est compliqué de faire simple, en tous les cas pour moi.

Vendredi Avec Joachim Séné, nous suivons, pour L’aiR Nu, la première journée d’étude du programme Écritures urbaines, de l’Université Gustave Eiffel, à Marne-la-Vallée, qui va durer trois ans. Nous avons déjà travaillé sur plusieurs projets avec l’UGE, en particulier avec Virginie Tahar, maîtresse de conférence en littérature. À force, Nous nous sentons inclus aux équipes de recherche, même si nous ne venons que ponctuellement. La journée est longue mais les interventions passionnantes (il est question, dans le désordre, de Raymond Queneau, de Georges Perec, d’Annie Ernaux, des villes nouvelles, de Michaux détestant Quito, de la France péri-urbaine, dite moche par Télérama, du nombre de rues Charles Péguy, de la gare Saint-Lazare, du théâtre de la comédie de Saint-Étienne, de périples, de parcours, de voyages...) et nous trouvons sans cesse des sujets d’intérêt communs. J’avoue que cela fait du bien, m’allège pour un moment de la relecture de mon manuscrit, de la fiction qu’il faut redéployer — des questions matérielles, aussi.

Samedi Des rencontres, encore. Où il est question, à Paris, du métier de guide touristique, différent de celui que L’aiR Nu voudrait inventer avec ses "bulles d’aiR", et dont l’un des centres de formation se trouve... à l’université Gustave Eiffel ! La boucle de la semaine est bouclée.

(Avec des fleurs, comme vous le voyez.)

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