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Jours J

dimanche 19 Septembre 2021, par Anne Savelli

Mercredi C’est enfin le jour de la parution de Lisières limites. Le matin, je veux pouvoir savourer ce moment où le travail fourni se cristallise en un point précis de satisfaction, de sentiment de plein. Je sais qu’il ne dure pas : vingt-quatre heures plus tard je passe à autre chose, c’est systématique — peut-être pour ne pas me monter la tête ou par peur du vide, difficile à déterminer. Je le sais, c’est pourquoi je tente d’arrêter le temps ou plutôt de le prendre, je cherche à observer.

Mais il y a trop à faire : Joachim Séné et moi, nous ne sommes pas seulement auteurs dans cette histoire mais aussi correcteurs, éditeurs, attachés de presse (bien que nous ne visions pas la presse), secrétaires, agence publicitaire de nos réseaux sociaux. Il faut perfectionner le texte de la newsletter, ajouter des contacts, vérifier leurs mails, faire une photo pour Instagram (ci-dessus), corriger un bug, répondre aux premiers messages... J’écris, aussi, ce que vous êtes en train de lire, ce qui est une façon de comprendre ce qui arrive. De quoi est fait ce présent de la publication, au juste ?

Auparavant, le lundi, autre jour J, s’est tenue l’assemblée générale de L’aiR Nu, que Piero Cohen-Hadria évoque un peu ici et Caroline Diaz, . La rentrée est difficile, les financements incertains et, de toute façon, lointains. Il faut pourtant persister, insister, j’en suis sûre. Les signes et messages du lendemain des membres du collectif me remontent le moral, me renforcent dans cette idée. Ce sera également le cas à partir de mercredi, une fois la lettre de Lisières limites envoyée : les clics de la newsletter à la librairie de L’aiR Nu sont nombreux et nous commençons à recevoir du soutien. Le livre est en effet téléchargeable gratuitement et, en parallèle, peut être l’occasion d’une aide matérielle, à partir de 5 euros (ça n’a l’air de rien, ça ne l’est pas !). Ce que nous espérons, c’est que le texte circule, puisse nous faire progresser.

(à partir de 10 euros, vous avez le droit à une carte postale personnalisée. À L’aiR Nu, nous sommes un peu des fétichistes de l’envoi de cartes, c’est vrai)

Justement, le jeudi matin, nous avons rendez-vous avec Virginie Tahar, l’enseignante-chercheuse de l’Université de Marne-la-Vallée avec laquelle nous travaillons maintenant depuis plusieurs années afin de réfléchir à des actions possibles (rencontres, lectures...). Virginie est vraiment une personne de confiance, sur laquelle nous pouvons compter même quand la vie universitaire ressemble à la maison qui rend fou — ce qu’elle nous raconte au passage. Toucher les littéraires mais aussi les constructeurs, les architectes, les rêveurs, les urbanistes, les écologistes... tel est l’espoir.

Quant à l’histoire de Lisières limites, la voici : nous travaillions sur le projet précédent, la maquette urbaine interactive du LVMT qui a donné, de notre côté, À travers Champs, quand nous avons appris qu’un travail de recherches à Châtenay-Malabry avait été lancé. Châtenay, pour nous, c’était la Vallée-aux-Loups : j’y ai animé plusieurs longues sessions d’ateliers et, avec Joachim, nous avons participé deux fois à la Nuit de la lecture. Une ville que nous connaissions un peu, donc.

(écrire à la Vallée-aux-Loups, un atelier dans le parc)

Nous avons alors rejoint l’équipe de recherches de l’Université Gustave Eiffel sur le projet E3S en 2019 et avons commencé à écrire Lisières Limites début 2020. Au moment où nous nous y sommes attelés, la pandémie est arrivée et, dans la foulée, le premier confinement. Comment continuer, enfermée, à explorer l’écoquartier de Châtenay ? me suis-je demandée. Non pas parce que retourner sur les lieux était indispensable. Plutôt parce que le chantier, comme le monde, s’était arrêté, figeant en moi toute possibilité de projection. Comment inclure et ne pas inclure la pandémie dans le récit ?

Cette matinée de jeudi a par ailleurs été l’occasion pour moi de retourner dans une de mes villes d’adolescence, Vincennes (il n’y a pas que Saint-Germain dans la vie) et de me sentir accompagnée par la fille de 16 ans que je fus, qui prenait un café ici, marchait là dans la rue, juxtaposition de temporalités dont, justement, parle le livre que je lis : 10.000 images d’Arnaud de la Cotte.

La vie, une suite de jours J ? Au bout d’un moment, pourquoi pas ?

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