parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros

Lorsque l’arrêt est en mouvement
dimanche 19 Janvier 2025, par
Jeudi Le grand suspense de cette semaine, c’est de savoir si j’ai droit à des indemnités journalières pour mon arrêt maladie (oui), combien (je calcule : peu), puis, assez vite, si le formulaire 166, dont la sécurité sociale des artistes-auteurs me dit qu’il n’est pas utile, que je n’ai pas à m’en occuper, après que la sécurité sociale générale me l’a demandé en m’indiquant ce que j’avais à y inscrire mais sans me donner moyen de le lui envoyer, et avant que cette même sécurité sociale générale, un peu plus tard, ne me le demande quand même, malgré l’avis du spécialiste AA, en m’envoyant cette fois un lien en bonne et due forme, exigeant au passage une information qui n’a pas lieu d’être et dont la première personne, ce matin, au téléphone, m’avait dit qu’il ne fallait, en effet, pas la mettre (en tout, j’ai eu au cours de la même journée trois interlocuteurs différents), bref, si ce formulaire, donc, va me permettre d’entrer dans les cases, si oui ou non la procédure va s’enclencher (Et quand ? L’un me dit un jour, l’autre un mois), et enfin, si cela va m’envahir l’esprit longtemps encore, alors que l’énergie remonte et que je ressors mon manuscrit.
Quand je vois ce qu’il me reste à faire, dans les moments d’optimisme je m’imagine en pleine forme, face à mon texte imprimé, mes carnets, mes notes, réussissant à suivre tous les fils, les parcours des personnages, restant concentrée, supprimant, impitoyable, ce qui ne fonctionne pas sans que ça ne déstabilise le reste, trouvant la cohérence de ce qui, pour le moment, n’a aucun sens, redressant les phrases, coupant, ajustant, déplaçant, finalement surprise que ça tienne.
Vraiment, le plus tôt sera le mieux.
Sinon, en début de semaine, je suis allée faire vérifier ma vue chez l’ophtalmologue (j’ai prévu d’en parler dans le prochain épisode de Faites entrer l’écriture, car la rencontre vaut d’être racontée, je crois), au moment où le médecin m’a dit qu’il n’était pas prévu que je devienne aveugle, j’ai tout de suite pensé : ouf, comment faire pour écrire, sinon ?
Drôle de vie, quand même. On a perpétuellement l’impression (et elle est bien réelle) d’avoir quelque chose à prouver. Pour résister, il faut se constituer un socle, une épine dorsale solide, il n’y a pas d’autre moyen. Tant que le texte ne "tient" pas, tout est friable, capable de se désagréger, non seulement dans l’écriture, mais partout ailleurs. Puis, quand il tient (Vivement ! Là, c’est juste l’expérience qui parle.), on passe très vite à autre chose, on savoure peu.
J’écris cela et, immédiatement ensuite, j’apprends la mort de David Lynch. Mais non, mais non, vraiment...
Vendredi Mon fil Instagram est tout entier envahi par l’univers de Lynch, portraits, extraits d’entretiens et de ses films. Même la Nasa lui rend hommage :
Se focaliser sur le donut, pas sur le trou, excellent conseil d’écriture.
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