Fenêtres Open Space

site d’Anne Savelli

La convalescence

dimanche 5 Janvier 2025, par Anne Savelli

(Bristol, décembre 2024)

Alors voilà, c’est sans doute à ce moment-là, à Bristol, Angleterre, entre pluie, froid et vent, que j’ai attrapé un virus, chopé une surinfection qui a tout foutu par terre, les projets, l’énergie, la fin d’année, les réveillons, l’agenda d’écriture, etc. La veille du départ, j’avais failli perdre toutes mes corrections de septembre-décembre, et je ne sais pas si ce fut l’élément déclencheur ou non, mais la concomitance est troublante. Ne pas avoir pris de vacances en été n’a pas aidé, non plus. Disons que le corps a été fragilisé, et tout le reste avec.

C’est ce qui est difficile, avec ce métier : tout peut venir mettre à bas l’édifice. Sans congés payés, sans arrêt de travail. Il faut compter sur le fait de fonctionner, en quelque sorte, comme une machine et pour y parvenir, il faut l’alimenter en un carburant absurde, énergivore, irrationnel : le désir. Or, il n’y pas de désir sous pression constante, ce n’est pas possible. Pas de désir sans repos, sans calme, sans vide. Je pense que mon prochain épisode de podcast parlera de ça.

(Cary Grant, né à Bristol il y a 120 ans, n’avait rien à perdre, c’est pourquoi il s’est jeté à corps perdu dans la vie de saltimbanque.)

Aujourd’hui, 3 janvier, j’en ai tellement marre d’être malade que je décide de me faire aider d’un mot, et d’un seul : la convalescence. On va dire qu’à partir de maintenant, je suis en convalescence. Que le gros de l’infection est passé. Que je suis en train de basculer dans un état intermédiaire : à moitié malade, à moitié guérie. Je crois que c’est ainsi qu’on réactive le désir, sans forcer, sans le bousculer.

Aussi, pas de bilan de l’année écoulée, pas de voeux, pas de projets dans ce premier semainier de 2025. S’en remettre à un mot, c’est déjà bien, me dis-je, quand tout désir de lecture, d’écriture, de vie même, s’était jusque là dissipé. Que le mot, à lui seul, ait ce pouvoir de remise en route, même minime, je trouve ça fascinant.

Galerie

Cliquez sur une photo pour avoir le diaporama

Messages

  • C’est à mon tour d’être malade, contaminée par mon cher Joueur de Pétanque revenu avec comme un gros rhume d’être allé rendre visite à sa famille quand j’étais au boulot. Lui : deux jours KO, le 3ème il toussote encore mais est assez opérationnel pour aller à son travail.
    Mézigue, après lui : un jour où le rhume prend de l’ampleur, un jour où je vais bosser masquée parce que quand même pour un rhume on ne s’arrête pas, et je viens d’enquiller 48h au fond du lit. Je tente d’émerger parce qu’il y a un minimum de choses à faire comme prévenir l’employeur, le kiné, les amies de ma librairie de base, que je vais leur faire faux bond, et payer des factures qui avaient une date au 6 janvier. Mais ça ne va vraiment pas et donc mission de demain : aller voir le médecin.
    Quand on est HS comme ça, on aimerait pouvoir mettre un écriteau "Fermé" et ne réapparaître seulement que lorsque la vague du mal est bien passée.
    Je te souhaite une convalescence vive et rapide.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.