parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros
Laisser passer les ondes
dimanche 22 Juin 2025, par
Une semaine de dossiers à monter, à nouveau, de paperasse à brasser pour trouver un appartement, mais aussi de joies : celle de voir Décor Daguerre mis en avant dans la petite librairie du musée Carnavalet, après quelques mails échangés — c’est drôle, cette photo prise par la libraire, on dirait que Varda, en Batman à l’envers, plonge sur mon livre. Celle d’avoir prêté un livre de Juliette Mezenc, Laissez-passer, à une jeune traductrice qui l’a emporté avec elle sur un autre continent puis, une heure après, d’avoir croisé Juliette Mezenc elle-même dans mon quartier ! Celle d’avoir trouvé une idée pour le projet que L’aiR Nu développe, Par-là Paris, liée au XIXe arrondissement, alors même que l’incertitude du logement demeure.
Cette idée, je l’ai eue en écoutant l’épisode d’un podcast récemment créé par une association près de chez moi, Espace 19 : la 19e onde. C’est plus exactement l’interview d’une chauffeuse de taxi d’origine angolaise (qui se moque en riant, au passage, de la nullité en géographie de ses clients !) qui m’a aidée à y voir clair.
Justement, une présentation du podcast avait lieu dans la salle des fêtes de la mairie. J’y suis allée. La salle était pleine et m’a rappelé l’époque où, avec RESF, nous (un groupe de parents d’élèves) parrainions des enfants dont les parents étaient sans papiers. Je me suis souvenue de la cérémonie, d’une certaine gravité pendant la signature, des petits aux premiers rangs, bien habillés. Tant de choses remontent, ces temps-ci... Il faut dire que le prochain épisode de Faites entrer l’écriture, sur lequel je travaille au moment où j’écris ces mots, évoque également cela : une certaine vie de quartier. Arriver à donner du sens à ce qui m’assomme, voilà ce que je tente de faire avec ces projets destinés, tout de même (ne l’oublions pas), à gagner ma vie avec plus de régularité en créant mon propre métier.
La fin de la semaine avançant, j’aimerais penser à autre chose, aussi.
(rose de mon balcon au printemps dernier)
J’aimerais plus de légèreté, moins de choses à prouver. J’aimerais retourner à l’écriture, ne plus avoir à me projeter sans cesse pour lutter contre la précarité. Ces temps-ci, le fait de devoir trouver un logement et de l’argent en même temps me donne des ailes. Je parle à toutes celles et ceux que je rencontre, que ce soit d’appartements ou de déambulations littéraires. Mais il y a toujours un moment où j’ai besoin de me reconstituer un univers mental, intérieur, silencieux. De former une coquille, à nouveau ; de revenir à l’écriture et à de longues plages de lectures sans rapport avec l’actualité mortifère, les guerres masculines.
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