Le présent, le mur et le bruit

(oloé en suspens, Marseille)
Lundi

C’est évidemment le jour de mon retour à Paris qu’à 8 heures du matin, ayant trouvé une idée la veille, je veux écrire. Je le note ici, simplement : il faut assouplir la rigueur de Bruits en ajoutant du jeu, pour moi comme pour le lecteur.
Vendredi

Je n’ai pas avancé l’écriture de Bruits finalement, ces jours-ci, me suis concentrée sur le texte de la revue de la Marelle, La première chose que je peux vous dire, espérant l’avoir terminé bientôt, ce qui permettrait de faire paraître cette revue à mon retour, d’ici une dizaine de jours (une fois que le contenu est prêt, l’impression va vite, m’a-t-on fait entendre). Le thème que j’ai choisi : au pied du mur. L’idée est de me concentrer sur le présent, le mur et le bruit, de conjuguer les trois pour évoquer quelques jours de la résidence, insérer deux extraits de Lisières limites, le texte sur l’écoquartier de Châtenay, et de Bruits. J’ai presque fini mais je me relis sans cesse, comme s’il fallait faire valider par le futur proche ce que je raconte du présent, de son immobilité pandémique qui finit par me fasciner.

Il faudrait que je me dise : stop. Tu termines, tu envoies. Que je me mette moi-même au pied de ce mur dont je parle. Et ainsi, début juin peut-être, qui sait si nous ne pourrions pas organiser quelque chose à Marseille, une petite lecture par exemple ? Ce serait fou, non ?

(j’ai besoin des autres, de leurs interactions pour me donner de l’élan, voilà ce que signifie aussi ce pied du mur)

Regardant cette vidéo, je me dis encore : il faudrait au moins réussir à écrire comme David Hockney dessine dans ce carnet, quelque chose devant soi chaque jour. Mais sans modèle, comment ?

Je lis l’autobiographie de Philippe Glass, regarde un documentaire sur le producteur Clive Davis. J’écoute les cinq minutes de la vie d’un écrivain de Joachim Séné ou encore Monica Fantini, la co-créatrice d’Écouter le monde, projet porté par RFI. Je suis en partie un colloque sur les femmes poètes (joie de découvrir tout ce que ces universitaires connaissent et que j’ignore). Bref je plonge dans le sonore, voix et musique. Pour éprouver le temps autrement, peut-être.