parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros
Lier les lieux (suite)
dimanche 31 Décembre 2023, par
(Parcours parisiens, photo d’Edith Alexandre)
Une bronchite à répétition rythme ce mois de décembre, me ralentit, me pousse à rester chez moi. Me voilà sous-stimulée dans l’appartement sans lumière, vivant toujours au rythme des travaux déjà mentionnés ici. Aux fenêtres, une sorte de coton gris permanent. Je tente d’avancer mais la morosité est en train de gagner, ce qui n’est pas mon genre. J’aurais besoin de sortir, de voir du monde, de discuter avec allégresse. Bref.
Au bout d’un moment, raz-le-bol : je décide d’en finir avec ma seconde version de Lier les lieux, élargir l’espace, le livre à paraître en octobre dans la collection Perec 53 de L’Oeil ébloui. J’avais envoyé, il y a quelques mois, une première version à l’éditeur, Thierry Bodin-Hullin, version sur laquelle j’avais déjà bien travaillé mais qui n’en restait pas moins non relue, et donc, potentiellement inaboutie. Je savais déjà que je reprendrai l’écriture de certains passages (ce sont, du reste, ceux qu’il a pointés lui aussi) mais, parce qu’il avait besoin d’avoir une vue d’ensemble de sa première année de parution, j’ai accepté de lui dévoiler ma première version il y a quelques mois. Je n’avais jamais fait ça, envoyer un texte sans être complètement sûre. J’ai accepté par pure confiance et j’ai eu raison. Thierry a accepté le texte avant relecture, ce qui prouve qu’il est confiant, lui aussi.
N’empêche : il me fallait encore y passer des heures et des heures. À la fin, il ne me restait plus que deux pages à relire, mais c’était une montagne. Je buttais. Je sentais que j’étais partie pour y passer toute la fin de l’année. Je butte encore sur la dernière phrase mais j’ai pris le texte à bras-le-corps et je crois que nous y sommes presque.
Que dire de plus ? Le jour de Noël, deux nouveaux épisodes de Faites entrer l’écriture sont sortis : le 5e ("L’écrivain.e en vacances", admirez le timing), en version publique, et le 8e, où j’invite les auditeurs à me suivre dans l’écoquartier de Châtenay-Malabry, dont la construction fut le point de départ de Lisières limites. LL est un livre que nous avons écrit, Joachim Séné et moi, suite à une commande de l’Université Gustave Eiffel faite à L’aiR Nu, en lien avec la mairie et le constructeur Eiffage. Un projet de recherche très vaste, intégré grâce à l’enseignante-chercheuse en lettres Virginie Tahar, que l’on voit s’exprimer dans cette vidéo (on nous aperçoit aussi très furtivement) :
Amiante, Covid, confinements, orage... L’écoquartier se transforma, en réalité, pour nous, en lieu où on n’arrive jamais, et c’est ce que je raconte dans mon épisode.
(Ceci est-il l’écoquartier réel, finalement construit ? Tout à fait.)
Là encore, j’ai beaucoup travaillé (des jours et des jours, dont une partie à la SGDL lors de ma formation au podcast). Là encore, je sens que, potentiellement, quelque chose porte, sans avoir de retours immédiats. Ce n’est pas forcément facile. L’impression est là, par moments, de travailler dans le vide, de vivre devant une fenêtre donnant sur ce gris cotonneux. Cependant, évidence : dès qu’on me parle écriture et podcast, je m’anime. Ce que je veux, donc, en cette fin d’année, c’est poursuivre ce que j’ai commencé et que les choses convergent, se nourrissent les unes les autres. Qu’au fil du temps, les rebonds se fassent. D’ailleurs, à ce propos...
(campus de Champs)
... elle s’appelle comment, la bibliothèque du campus de l’Université Gustave Eiffel, à Champs-sur-Marne, sur lequel nous avons également écrit, JS et moi ? Georges Perec. Et c’est sur le récit oulipien que Virginie Tahar a fait sa thèse. Comme on le voit, on retrouve Perec un peu partout sur le parcours — je me suis d’ailleurs servie de la première page des Choses dans Lisières limites, tant que j’y étais. Et puisqu’il est question de rebond, je précise qu’au moment même d’écrire ces mots, je découvre que le semainier a déclenché il y a quelques jours un désir d’écriture pour la collection 53 chez mon ami Pierre Ménard. On écrit dans son coin, avec l’impression que rien ne porte, et parfois c’est faux.
La semaine prochaine, il sera sans doute question du programme de l’année à venir. En attendant, je vais faire un sort à cette dernière phrase de mon livre (LLL) et vous souhaite d’excellentes fêtes. À bientôt !
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