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Mon emploi mode d’emploi

dimanche 17 Novembre 2024, par Anne Savelli

Se fabriquer en permanence son propre emploi, c’est avoir le sentiment, en permanence, de travailler trop et trop peu.

Je rate plein de choses par manque de temps ou d’espace mental - tout ce à quoi je ne peux pas assister pourrait entrer dans mon travail, pourtant, j’en suis sûre. Cette semaine, je serais bien allée écouter Laure Gauthier à la Maison de la poésie, mais ça n’a pas été possible. Et je n’ai pas encore lu Mélusine reloaded. Ni Archipels d’Hélène Gaudy.

J’ai, cependant, entièrement construit, monté et mixé mon prochain épisode de Faites entrer l’écriture en deux (grosses) journées, ce qui est une prouesse, s’agissant d’un entretien. Il faut bien se féliciter, aussi, par moments !

Ci-dessus, une photo du quartier de la Mouzaïa pour me rappeler le fait que j’ai quelque chose à entreprendre dans le quartier.

Dès qu’on a l’impression d’avoir un peu d’air, hop, une tuile inattendue surgit. Cent fois sur le métier + la tuile + s’en vouloir de ne pas avoir suffisamment anticipé.

Même quand on fait exactement ce qu’on veut, les journées continuent de n’avoir que vingt-quatre heures, rappelle Mona Chollet dans son essai (que j’ai terminé cette semaine).

Il suffit d’une minute sur un réseau social meanstream pour lire une formule "jugeante", de quelque bord qu’elle vienne. Raz-le-bol, c’est pourquoi je préfère Bluesky, qui vient de bondir spectaculairement hors de X, si je puis dire. On verra si le lieu reste bienfaisant, susceptible de provoquer des rencontres, des "choses qui se passent" (c’est ce que je demande à un RS).

Il ne se passe pas assez choses et Il se passe trop de choses : quand on le déplore, d’un bout à l’autre du spectre, c’est que les deux phrases sont identiques. C’est se juger soi-même sur ce qu’on ne maîtrise pas. Par exemple, je ne maîtrise pas la réception de mon dernier livre. Je ne peux rien y faire.

(autre bulle d’aiR possible)

Il m’arrive de me demander si je ne travaille pas absolument pour rien. De me dire que si j’étais plus matérialiste, si, par exemple, acheter des meubles ou des objets me donnait une immense satisfaction, ce ne serait pas plus simple : j’aurais un but palpable. Dans quel but, exactement, écrit-on, publie-t-on ? Pourquoi continue-t-on ? Qu’est-ce qui relance la machine ?

Parfois, écrire nous entraîne dans des lieux surprenants. Voilà ce qu’il ne faut pas oublier.

Je n’éprouve jamais ni ennui ni manque de sens. Il ne faut pas l’oublier non plus — une trop grande solitude rend l’expérience caduque, néanmoins.

Vers la fin de la semaine, je retrouve du courage et me prends même à penser que les bulles d’aiR vont envahir Paris.

(Pour finir, un peu de Bangkok, bien sûr.)

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