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Où il est question de bibliothèques, de super-héroïne et d’argent

dimanche 1er Juin 2025, par Anne Savelli

Samedi Vie de l’immeuble : à peine la France traversée et retraversée en trois jours (métro + train + voiture + voiture + train + métro, dont je sors à l’instant), que voilà devant ma porte deux camions de pompiers, en intervention à la cité, qui stationnent, tandis qu’une enceinte devant le tabac diffuse une musique tonitruante. Combien de mètres les séparent ? Deux, trois, cinq ? Pure scène de Bruits, bienvenue dans le quartier. #LVMDEMI
Un jour, quand je serai partie, je raconterai tous les faits divers qui ont secoué le périmètre, l’un après l’autre, me dis-je, tout en sachant que je ne le ferai sans doute pas.

Dimanche Le nouvel épisode de Faites entrer l’écriture est en ligne sur ma page Patreon et il est consacré à la petite chambre qu’occupe Antonin Crenn pour écrire : son oloé minuscule. Cette apparition d’Antonin me vaut deux abonnements de plus, ce qui fait bien plaisir.
Je reçois également, en ce jour d’anniversaire (le mien et celui du podcast), entre autres, le catalogue de l’exposition Agnès Varda au musée Carnavalet et une figurine de la super-héroïne Elektra, deux objets en lien avec des livres que j’ai écrits. Pour Elektra, c’est souterrain, mais opérant.

Lundi L’annonce de la fin du bail de l’appartement, la déambulation au cimetière Montmartre, les dossiers de L’aiR Nu, le périple dans le sud de la France pour l’enterrement de mon oncle, tout cela m’a rincée, essorée, je n’existe plus, je ne peux plus rien faire. Pour que cet affaissement soit provisoire, il faut tout arrêter, tout de suite, et se recentrer. Il y a encore trois dossiers à finir, tic tac, plus que trois jours avant la deadline. Cette période est vraiment difficile mais heureusement, Joachim prend le relai et s’occupe des budgets, Philippe conseille, Piero donne une piste, Caroline veille, Gilda cherche à m’aider : un immense merci à toutes et à tous.
Pour me recentrer, j’écris ici. Techniquement, c’est presque comme rédiger un projet pour L’aiR Nu, mais il y a, cependant, un gouffre entre les deux. Le semainier, c’est le lieu où je raconte ce qui se passe ou s’est passé, même de façon elliptique, pas celui où je cherche à convaincre. Se projeter, voilà ce que je dois faire de façon permanente, en ce moment, alors même que je cherche à honorer des disparues qui s’appellent Maryse, Delphine, Delphine, Jacqueline.
(Ce n’est pas incompatible, cependant.)

Mercredi Vie de L’aiR Nu : Bonne nouvelle, nous avons fini de monter les dossiers à temps (six, en tout, je le rappelle), et l’un a déjà été accepté, celui qui concerne le 18e arrondissement ! (Ci-dessus, une photo du jardin d’Éole, où nous interviendrons cet été. J’en reparlerai dès que j’aurai du neuf.)

Nos projets sont, le plus souvent, liés aux bibliothèques de la ville de Paris. Hier, je suis allée visiter la médiathèque Germaine Tillion, spécialisée tourisme et voyages, située au Trocadéro. Elle m’a conquise en un instant, avec son jardin intérieur. J’aime beaucoup les bibliothèques, je l’ai déjà dit, qu’elles soient municipales, universitaires, spécialisées... D’ailleurs, aujourd’hui, il faut que j’aille faire un tour à Truffaut (spécialisée cinéma), un livre sur Delphine Seyrig m’y attend. Fermée pour travaux pendant deux mois, je me demande à quoi elle ressemble, maintenant.

(Exposition Regards sur la ville, de l’illustrateur Paulo Mariotti, découverte à G.Tillon.)

Vie matérielle et éditoriale : Pendant ce temps je reçois mon relevé de comptes d’Actes Sud pour 2024. Si je n’étais pas débitrice (car je le suis encore en partie, de l’à-valoir, pourtant modeste, surtout si on le compare aux années qu’il m’a fallu pour écrire mon livre, touché en deux fois il y a trois à quatre ans), j’aurais gagné la même chose en un an qu’en une rencontre, un atelier ou une déambulation. À ce rythme (mais encore faudrait-il le tenir, ce qui n’est pas possible, les livres n’étant pas re-commandés par les libraires une fois le stock écoulé) (à moins que je ne me trompe ? Des libraires me soutiendraient-ils chaque année sans que je le sache ?), je commencerai à gagner à nouveau quelque chose pour Musée Marilyn dans quinze ans.
À moins qu’un miracle ne survienne.
Ne désespérons pas. Au contraire, continuons à oeuvrer pour les projets de L’aiR Nu.

Vie d’écriture : le livre sur Delphine Seyrig réservé pour mon projet Delphines, je l’ai déjà lu, et je le possède même en grand format, réalisé-je en arrivant à Truffaut, qui n’a pas changé d’un pouce, à mon grand contentement (Il paraît que l’aération a été refaite. Je ne sais pas dans quelle mesure ça a été efficace, je trouve qu’il y fait trop chaud. Contente, par contre, que les murs roses soient restés en l’état). Je me rends compte qu’en réalité, tous les livres en français consacrés à DS, je les ai lus (ce qui n’est pas un exploit, il y en a quatre).

Jeudi Ce que fait J.K Rowling de son immense fortune me dégoûte. Elle a décidé de l’utiliser pour créer une fondation contre les femmes transgenres, sous prétexte de "féminisme". Question : que ferions-nous avec 95 millions de dollars, nous ?

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