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Quelques craquements

dimanche 9 Novembre 2025, par Anne Savelli

(On se croirait dans un Woody Allen des années 2000 fantasmant Paris mais non, c’est le parc de la Butte du Chapeau rouge, Paris 19.)

Mardi Dernier passage à Danube pour organiser la déambulation du 13 novembre (rendez-vous à 13h30 à la médiathèque James Baldwin, Paris 19e) par très beau temps. Avant de partir pour la Place des fêtes, un craquement, dans le dos, m’annonce que deux des étagères de ma bibliothèque la plus chargée, celle qui contient des livres de Janet Frame, Violette Leduc, Nathalie Sarraute, les miens et une partie de la littérature contemporaine que je lis, viennent de s’effondrer. J’ai à peine le temps de tout mettre en cartons que l’étagère Perec à son tour s’affaisse (pour la seconde fois, un premier rafistolage n’a pas tenu). Il est vraiment temps de déménager.
Le soir, je vais écouter Laura Vasquez à L’Atelier, dans le 20e. La librairie est pleine comme un oeuf de gens de tous âges. Leurs visages ouverts, leur curiosité, leurs rires sont réconfortants dans ce monde, me dis-je (je garderai cette soirée en tête durant plusieurs jours). Je ne connais personne et pars dès la fin de la rencontre prendre des notes.
Les Forces : l’un des livres que je m’étais promis de me procurer lors de cette année sans achat ou presque (depuis janvier, je n’en ai pris que deux pour L’aiR Nu, avant de craquer (tiens, encore) lors de la soirée à l’IRCAM autour de la collection Perec 53. Les trois petits nouveaux, qui paraissent ce mois-ci, sortaient juste de chez l’imprimeur, c’était trop tentant.

Mercredi Vider tiroir après tiroir, se demander que faire de la belle serviette de prof utilisée il y a trente ans, comment réparer le radio-réveil (plus ancien encore) qui ne peut pas donner l’heure sans beugler, s’il est raisonnable de continuer à s’entourer de tant de choses pour écrire (cailloux, billes, trombones, figurines), etc.

Jeudi Craquements, toujours, mais chez l’ostéopathe, cette fois. Soudain, soigner la posture avant de déambuler s’impose. Sans m’en rendre compte, je ne pouvais plus effectuer certains mouvements de chevilles depuis des jours : le corps a fini par me le rappeler. Le reste de la journée se déroule dans cette hébétude qui suit toute séance. Je travaille un peu mais passe surtout mon après-midi à regarder Max, un youtubeur de 26 ans retourné aux États-Unis après dix ans d’absence pour retrouver ses amis, en Oklahoma, et tenter de comprendre ce qui les a poussés à soutenir Trump. Il débarque un mois avant sa réélection et ce qui frappe, c’est ce que tout le monde a en tête, parmi ceux qu’il rencontre : la certitude d’une guerre civile. Impossible de ne pas continuer à y penser, ensuite.
Je range également des photos sur mon ordinateur. Défilent devant mes yeux une dizaine d’années passées à arpenter le pays (photos de chambres d’hôtel, de gares, de parcs, de rues, de manuscrits, de dessins, de livres...). Plus ou moins consciemment, quand je regrette d’avoir accepté certaines choses, d’avoir mis trop d’énergie dans certains projets, je n’ouvre pas de dossier spécifique. Je ne supprime pas les photos, mais ne crée pas de chemin pour les retrouver.

(Hôtel Vialatte, Clermont-Ferrand, dernier lieu de résidence, en 2024.)

Vendredi Réveillée à 5h, je passe une partie de la matinée à lire in extenso Le Paris de Georges Perec de Denis Cosnard, d’une utilité indéniable pour les déambulations de L’aiR Nu à venir. Pas toujours facile de suivre l’homme, pourtant si parisien, dans ses écrits, ainsi que le raconte Joachim Séné sur son site. Comme Perec, je trouve que Paris est une ville à la taille parfaite : assez petite pour être arpentée à pied, assez grande pour ne pas s’en lasser. Au catalogue, deux "bulles" au moins le concerneront.

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