parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros

Renaissance
dimanche 16 Janvier 2022, par
(je n’ai rien trouvé de mieux à mettre qu’une photo de mes carnets, probablement parce qu’ils résistent à ce qui suit)
Lundi, puis mardi, quelque chose en moi traîne horriblement, qui ne peut plus être imputé au covid, du moins à la maladie elle-même. Cet écrasement, qui commence à ressembler à celui du burn out (je connais ça si bien, maintenant), se matérialise particulièrement quand je dois reprendre le quatrième et, je l’espère, dernier dossier de subventions destiné à L’Objet de ma vie. Autant le projet me plaît (faire parler les gens à partir d’un objet auquel ils tiennent et qu’ils présentent), autant je n’en peux plus de cette vie de perpétuel entretien d’embauche qui fait de la sincérité un outil, un enjeu.
Durant toute la semaine, il faut reprendre, peaufiner. Chaque fois, le corps refuse. Il faut se battre contre lui, tout ça pour n’avoir statistiquement qu’une chance sur dix qu’on nous dise oui : folie.
Heureusement, le matin, je lis les Carnets de Goliarda Sapienza.
Heureusement, le mardi, la radio nantaise Jet FM rend quatre heures d’hommage à Delphine Brestesché (j’apprends à cette occasion que Québec festin ! vient de paraître chez Lanskine, ce qui risque de mettre à mal ma résolution de n’acheter aucun livre en 2022. Pour l’instant, chaque fois qu’une envie me prend, j’ajoute le titre dans une liste intitulée "liste des livres que j’ai envie d’acheter parce que j’ai envie de les lire" et j’observe ce qui se produit).
Oui, écouter Delphine, qui répond à peu près à toutes les questions que je me pose dans ses textes et dans ses entretiens, comme Goliarda Sapienza d’ailleurs — répondre n’est pas le bon mot et pourtant si. Écouter Delphine au lieu de s’attaquer de nouveau au dossier, ou même à la rédaction de Bruits comme je l’avais projeté. Ce matin (celui du mardi), je m’étais dit que l’éternelle question de savoir si "c’est du travail ou pas", ce qu’on fait, il ne faut plus se la poser. Pour leur donner leur juste mesure, il faut penser les choses qu’on fait comme "des choses qu’on fait avant de mourir", quelles qu’elles soient.
(mais bien sûr : payent-elles le loyer, la question est toujours la même)
(nous avons minimum trois métiers : chercher de l’argent, travailler autour de l’écriture, écrire)
(n’empêche)
Dimanche Nous avons vaincu le dossier vendredi, même s’il est encore possible qu’on nous demande des changements lundi, jour de la dead line. Ce vendredi, en fin d’après-midi, une immense légèreté m’a prise : parce que le dossier enfin était dans d’autres mains ; parce que le PCR était à nouveau négatif ; parce que je suis retournée à la piscine, trouvant tout ce qui était, en 2018, de l’ordre du banal, merveilleux. Je me suis dit qu’à partir de maintenant, il fallait penser en termes de renaissance. Renaître, après trois épisodes de burn out puis la pandémie et ce covid que j’ai fini par avoir, comme tout le monde. Renaître après la parution de livres particulièrement difficiles à faire connaître : Saint-Germain-en-Laye parce que les présentations prévues ou possibles dans la ville se sont réduites à une seule, entre grève des transports et confinement ; Des oloés parce qu’il est sorti en mai 2020. Renaître alors que pour l’instant, de mon côté, presque rien ne s’est encore passé à l’extérieur, ce qui me donne par moments l’impression de n’être jamais sortie de ma chambre.
Hors pandémie qui rebat les cartes, la plupart des choses se font d’abord et avant tout parce qu’on les impulse, je le sais, et c’est exactement ce qu’on saisit quand on écoute Delphine. Si L’Objet de ma vie va pouvoir exister au maximum de ses possibilités, cette année et même les suivantes (ce pourrait être un gros projet), je l’ignore pour l’instant, je n’ai pas la main là-dessus. Par contre, si Musée Marilyn paraît en août de l’année prochaine, si Bruits persiste et signe, c’est en grande partie de mon fait.
Alors propulsons, lançons, poursuivons ! J’ai enregistré l’épisode de Lire le bruit ci-dessus la semaine dernière parce que j’en ressentais le besoin, mais je ne l’ai pas envoyé à la Marelle à cause de la périodicité mensuelle du feuilleton : il est trop décalé, en partie obsolète (j’y redis des choses parues dans le semainier de dimanche dernier) et parfois en avance (le site Bruits n’est pas encore sorti). Je ne le posterai donc qu’ici. Mais je vous propose de l’écouter, surtout si vous n’avez pas lu mon article de dimanche dernier, car il parle du groupe de lecteurs bruiteurs déjà évoqué ici. Depuis, à ma grande joie, ce groupe s’est constitué et contient déjà une quinzaine de personnes. Si jamais vous voulez le rejoindre, c’est le moment. À partir de la semaine prochaine, cette aventure-là commence !
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