Sept ans de réflexion

La semaine dernière, un nouvel épisode de Lire le bruit (enregistré juste avant la guerre en Ukraine) a remplacé ce journal qui aurait pu, s’il n’avait pas pris de vacances, parler de la tentative d’épuisement d’un lieu planétaire, événement perecquien auquel j’ai participé et que Pierre Ménard, grand merci à lui, a recensé ici.

Ce dimanche, comme depuis plusieurs jours, me voici à relire Musée Marilyn (enfin !). Claro m’a annoncé très peu de re-travail (il est vrai que rééquilibrer quatre phrases sur plus de 450.000 signes, ça devrait être vite expédié) mais je ne peux m’empêcher de fignoler, de trouver de petites choses bancales à remettre d’aplomb. Quand je ne comprends plus ce que j’ai voulu dire en 2015, année où j’ai entamé ce projet qui m’en a pris trois, pas question de passer outre, même s’il ne s’agit que d’une seule phrase (c’est le cas, jusqu’ici). Ainsi, de changement de virgule en vérification sur le mouvement d’un bras (voir photo ci-dessus) je n’ai encore relu qu’un dixième du manuscrit, depuis jeudi... Ce matin, Marilyn est encore Norma Jeane. Le passage à la blondeur ne devrait plus tarder, cependant.

Si je pinaille, c’est parce qu’après tout ce temps j’ai le recul d’un lecteur extérieur, chose quasi impossible d’habitude et qui ne va, hélas, pas durer : autant en profiter pour ne rien laisser passer. C’est aussi sans doute parce que réussir à se concentrer sur autre chose que l’actualité est un luxe, ces temps-ci : je me sens bien, dans ce cocon du texte.

(Norma Jeane à la cool, par André de Dienes)

Sinon, comme raconté dans Lire le bruit, j’essaye d’écrire un peu de Bruits chaque jour. Parfois ça ne donne rien (et il est bien possible que MM vampirise ces efforts), mais à d’autres moments, de nouveaux personnages apparaissent, dans des situations que je n’avais pas prévues. Jusqu’à nouvel ordre, j’ai décidé de garder tout le monde. Après tout, à quoi servirait, sinon, les relectures ?