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Silence (et trois projets)

dimanche 14 Décembre 2025, par Anne Savelli

(enregistrement de l’émission Métaclassique de David Christoffel à la librairie de l’écoute, éphémère, "Le Rayon manquant" rue de l’hirondelle, à Paris, dans le 6e. Photo diffusée par Marc Jacquin.)

Lundi C’est étrange, maintenant, je vis dans le silence. Le nouvel appartement se situe dans un immeuble neuf dont seul, sur huit étages, un autre appartement est occupé pour le moment. L’isolation phonique n’a rien à voir, non plus, avec celle du 103, où la rue entrait par la fenêtre fermée. J’entends donc les petits sifflements, le souffle de la VMC ou du frigo. Pas plus, pour le moment. Sur le balcon, les mouettes, inaudibles du salon, donnent au quartier un air marin que renforce la portion de ciel que j’entrevois — mieux : que je découvre, inversée, dans les reflets des vitres de l’immeuble d’en face.
Et l’immeuble d’en face est de toute beauté.
L’immeuble d’en face m’hypnotise.
Je ne vis plus à l’angle d’un carrefour, le nez sur, f comme four, un point de deal.

(18 rue de L’Assomption, Paris 16e, où grandit Georges Perec)

Mardi Retour au local de L’aiR Nu. L’emménagement n’est pas fini mais il faut, ça y est, se remettre à travailler sur les trois projets que je vais mener conjointement : écrire le prochain livre (nom de code : Delphines), continuer le podcast Faites entrer l’écriture et faire en sorte que Par-là Paris se développe. Trois projets, c’est beaucoup, mais cela m’incite surtout à ne pas en chercher, ou accepter, un quatrième.

Mercredi Aujourd’hui, j’avais à faire dans Paris et j’ai oublié mon téléphone portable chez moi. Joie intense d’avoir gardé une carte de transports indépendante et d’avoir glissé, le matin, Les Forces de Laura Vasquez dans mon sac. Entre deux rendez-vous, je n’ai fait que lire. Par moments, j’ai eu besoin de savoir l’heure, alors je l’ai demandée avant d’entrer dans un café où, dans l’axe, à travers la vitre, l’horloge de la gare Saint-Lazare m’a servi de repère. Un casque sur les oreilles, du bruit blanc, Les Forces, le thé : c’était parfait.

Jeudi Et voilà, je reprends le podcast. J’arrête un instant de penser rayonnages, mesures. J’aime le travail de dérushage, même s’il est un peu fastidieux, parce qu’il me permet de découper les tâches et de les ralentir, si je veux. Personne n’est comptable des heures que j’y passe.

Vendredi Après avoir visité l’exposition Les Gens de Paris 1926-1936 du musée Carnavalet, avec l’espoir d’en faire quelque chose pour L’aiR Nu, je tombe sur cette devanture près de l’endroit où vécut Delphine Seyrig, place des Vosges. Depuis quelques jours, j’ai à nouveau DS en tête. Elle revient, elle réapparaît. Pour l’instant, je n’ai plus de quoi regarder des DVD. N’empêche, il est temps. Il est plus que temps de s’y remettre !

(À écrire, on aura compris.)

Il est également nécessaire de se récompenser, après toute cette année de stress. J’achète une lampe à paillettes du plus bel effet — elle porte un prénom d’actrice, qui plus est.

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