23/11/2015
Livre numérique
Diffusion : Immatériel
ISBN 979-10-90340-06-0

Une semaine de fêtes
dimanche 28 Mai 2023, par
Il faudrait commencer par raconter le samedi à Saint-Germain-en-Laye avec Mathilde Roux, bien sûr, car ce fut une grande journée, une de celles qu’on n’oubliera pas.
Mathilde et moi, nous avons fait une partie de nos études secondaires au même endroit, ou presque : moi au collège, elle au lycée Claude Debussy, à Saint-Germain. Les deux établissements se jouxtaient et je me rendais, avec ma classe, en cours du sciences dans le bâtiment du lycée chaque semaine. Autant dire que j’ai sans doute croisé Mathilde à cette époque dans les escaliers sans le savoir, tout comme je l’ai sûrement entraperçue ensuite à la Sorbonne, où nous avons toutes deux fait nos études sans jamais, là non plus, nous rencontrer. Il aura fallu attendre une nuit remue.net au centre Cerise, au début des années 2010 (?) pour qu’enfin nous entreprenions un dialogue qui, depuis, se poursuit — même à distance, même par la pensée seulement.
Nous sommes entrées dans une librairie récente, une mercerie ancienne, avons poussé des portes, déjeuné, discuté, goûté, discuté encore, découvert que "notre" lycée avait été bouffé par celui d’à côté (Marcel Roby vs Claude Debussy, à l’époque, c’était quelque chose, en termes de rivalité). Nous avons traversé la place de la mairie, pris la rue au Pain, la rue de Paris, la rue Alexandre Dumas. Nous avons croisé une jeune mariée au parc, qui se tordait les pieds sur l’infernal gravier. Nous nous sommes souvenues de détails (un graffiti dans un escalier, par exemple) comme le feraient deux soeurs. Je me demande encore si je n’ai pas eu la mère de Mathilde comme professeur de français en 4e ! (Je ne crois pas, mais allez savoir.)
Nous sommes même nées, figurez-vous, à un jour d’écart, pas la même année mais quasi. Au moment où j’écris, c’est, précisément, son anniversaire. Le mien a eu lieu hier. Depuis toujours, ces coïncidences nous épatent.
Mathilde du 26, moi du 25 et Delphine Bresteché du 24... Pendant des années, ce fut une petite succession joyeuse de souhaits, sur Facebook. J’ai pensé à Delphine avant-hier, sans le dire. Je pense à elle ces jours-ci de toute façon, en lien avec l’écriture (j’en reparlerai sans doute bientôt).
Revenons à Saint-Germain. Ci-dessus, la rue de mon enfance, parsemée de petits drapeaux — c’est bientôt la fête de la ville, et voilà qu’apparaissent encore, chars fleuris, majorettes, nos souvenirs communs, à Mathilde et à moi. De cette rue me vient également, et c’est une autre histoire, le texte écrit pour le projet Le Manque d’espace de Lya Garcia, Lya qui travaille la laine et vit dans l’immeuble où est "né" Perec, rue de l’Atlas. Avec les années, les fils se nouent, c’est réconfortant. Je me plaignais, plus ou moins secrètement, il y a deux semaines, d’un sentiment d’isolement. Ces jours-ci, au contraire, des échos, des rebonds, ne cessent de voir le jour.
À ce propos, j’ai mis en ligne mon premier podcast du Patreon hier (Faites entrer l’écriture) et déjà, un dialogue s’instaure avec les premiers abonnés. Venez nous rejoindre !
Delphine avait inventé un mot pour dire ce réconfort, cette chaleur humaine, ce bien-être : chaudoudou. Je ne sais plus si elle l’écrivait comme ça, mais voilà : ce que j’ai envie de raconter de la semaine, malgré tout le reste, qui existe aussi, ce sont les chaudoudoux.
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